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Introduction to Marine Le Pen prise aux mots: 

Il aura suffi  d’un mot. Un mot de trop. Un mot de plus dans la longue histoire des dérapages de Jean-Marie Le Pen. Un mot qui cette fois menace de briser net sa relation avec sa fi lle cadette et de le mener au bord de l’exclusion du parti qu’il a lui-même fondé. Un mot censé révéler l’abîme qui sépare Marine Le Pen de son père.

Ce 6 juin 2014, pour son « Journal de bord n° 366 » diffusé sur le site du Front national, Jean-Marie Le Pen, cravate rose pâle et pochette assortie, est de bonne humeur : le Front national vient de fi nir premier avec un score historique de 25 % aux élections européennes du 25 mai. Quelques mois plus tôt, le parti qu’il a créé en 1972 a remporté onze mairies, dont Hénin-Beaumont et le 7e arrondissement de Marseille, là encore une première. Très en verve dans sa vidéo hebdomadaire, il moque les artistes qui ont déclaré leur opposition au Front national : Yannick Noah, Madonna, Guy Bedos… « Monsieur Bruel aussi ? » relance son interlocutrice. Jean-Marie Le Pen prend la balle au bond : « Ah oui… On fera une fournée la prochaine fois. »

« Fournée ». Le mot est lâché, et la polémique ne se fait pas attendre. Depuis sa sortie sur les chambres à gaz, « point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale », en 1987, la carrière politique de Jean-Marie Le Pen a été ponctuée de jeuxde mots douteux et d’allusions racistes ou antisémites 1 : invariablement, ils suscitent un tollé et lui assurent une surexposition médiatique le temps de la polémique. Ce qui change en 2014, c’est que son propre parti comme sa propre fille le condamnent.

 

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