Les sympathisants du Front national ne tiennent pas le même discours que les élus, les cadres et les candidats du parti : telle est la conclusion de l'enquête de DataMatch, qui a analysé pendant près de trois semaines les messages publiés sur Twitter par 633 comptes parmi les plus actifs sur le réseau social.
«J’appelle nos compatriotes musulmans à se tourner vers moi». La phrase date du 28 mars 2012, à peine un mois avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2012. Dans un entretien avec le quotidien gratuit 20 minutes, Marine Le Pen, la candidate du Front National, réagit aux attentats de Mohamed Merah en distinguant «islam» et «fondamentalisme islamique». Quelques semaines plus tôt, un militant du FN –exclu du parti après son arrestation- était condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Castres pour avoir profané des tombes musulmanes, assurant auprès de la police « résister face à l'invasion arabo-musulmane qui déferle en France (sic) ». Un seul parti, deux discours opposés, en apparence. Les propos des officiels, des candidats, des cadres du parti sont-ils les mêmes que ceux de ses militants ou de ses sympathisants ? Parlent-ils des mêmes thèmes en employant les mêmes mots ? Ont-ils des préoccupations similaires ? Voici la question que DataMatch s’est posée à la veille des élections départementales.